Rencontre avec Geneviève Pruvost
Jeudi 16 février, 18 h
Dans le carré presse de la BU Saint-Serge (11, allée François-Mitterrand, à Angers)
Sur inscription (s’inscrire)
Sociologue du travail et du genre au Centre d’étude des mouvements sociaux (EHESS), médaille de bronze du CNRS, Geneviève Pruvost présentera son dernier livre, Quotidien politique. Féminisme, écologie et subsistance.
Publié en 2021 aux éditions La Découverte, l’ouvrage a pour ambition de déchiffrer des « textes qui articulent l’écologie, le féminisme et la subsistance ». Il s’agit d’une analyse de lectures menées en parallèle d’un terrain d’enquête s’étendant sur dix ans et entre trois communes d’« alternatif.ve.s » (dont les résultats seront présentés dans un ouvrage à venir).
Au travers d’un large corpus de textes, tantôt classiques, tantôt méconnus, substantivistes, écoféministes, anarchistes, marxistes ou encore libertaires, Geneviève Pruvost pose la question du potentiel révolutionnaire de la fabrique du quotidien. Les premiers chapitres analysent le passage d’un quotidien paysan à un quotidien urbain et industrialisé – dont les modes de production sont « à couvert », anonymisés et déterritorialisés. Ce tournant historique a des implications politiques, économiques, sociales et symboliques fortes : perte d’autonomie des sociétés paysannes, libéralisation des échanges marchands, préférence de savoirs « universels » par rapport à des savoirs locaux…
« Utopie réalisable »
Cette critique amène l’autrice à exposer les réflexions du féminisme de la subsistance qui articule exploitation industrielle et patriarcale. En expliquant le phénomène d’« housewifeisation » (concept de Maria Mies) par lequel les femmes sont renvoyées à un travail domestique de consommation (c’est-à-dire d’achat de produits ménagers) qui permet l’industrialisation de la société, Geneviève Pruvost propose une relecture de l’essor du capitalisme, basé sur la division sexuée (entre les hommes et les femmes) et internationale (entre le Nord et le Sud) du travail.
Les trois derniers chapitres avancent des écrits de l’action et s’appuient sur l’enquête de terrain pour donner à voir des modes de vie alternatifs, qui ne doivent pas être compris comme des « modes d’emploi » mais comme des exemples des façons spécifiques à chaque communauté de « déterminer ses moyens d’action, de choisir son utopie réalisable ».
Le Mois du Genre, c'est quoi ?
Le Mois du Genre est un festival scientifique et artistique qui se tient chaque année à Angers et est porté par un collectif de chercheur·es, d’étudiant·es et de membres du personnel de l’Université d’Angers, en partenariat avec divers espaces culturels comme Le Quai (théâtre), Le Centre national de danse contemporaine, le Chabada (musique), le cinéma Les 400 coups ainsi que des libraires.
Il propose une trentaine d’évènements ouverts à un public francophone large dépassant la communauté universitaire et étudiante angevine, grâce à des rediffusions (captations vidéos, podcast) via un site dédié : https://moisdugenre.univ-angers.fr/
En 2023, le thème retenu est celui de l'écoféminisme.
Le Mois du genre se tiendra du 13 février au 18 mars 2023, avec une pause lors de la semaine de vacances universitaires, du 18 au 26 février.
De 18:00 à 19:00