Ciné-débat : Ni les femmes, ni la terre
Jeudi 16 février, à 18 h,
au Qu4tre (4, allée François-Mitterrand, à Angers)
Sur inscription (s’inscrire)
“Ni les femmes ni la terre !” est un documentaire de Marine Allard, Lucie Assemat et Coline Dhaussy. Il a été tourné comme un voyage en itinérance autour des luttes ayant trait au corps et au territoire. En Argentine et Bolivie, le film suit au plus près celles qui luttent contre les violences faites aux femmes, le système Monsanto et la destruction de l’environnement par les entreprises extractivistes. Il met en évidence le parallèle entre les logiques d’appropriation capitaliste, coloniale et patriarcale de la terre et des corps des femmes, compris comme potentielles sources de profit. Dans les favelas, les périphéries urbaines, les campagnes isolées en Patagonie et l’altiplano bolivien, ces femmes combattent pour le droit à disposer de leurs corps, pour un changement de cap des modèles économiques, pour la reconnaissance de la légitimité et de la dignité de leurs “territoires-corps-terres”. Elles dessinent des voies pour une révolution écoféministe globale, du sud au nord.
Discussion avec Jules Falquet
La projection du documentaire “Ni les femmes ni la terre !” sera suivi par une discussion avec Jules Falquet. Enseignante-chercheure en sociologie et philosophie à l’Université Paris 8, Jules Falquet partage son temps entre la France et l’Amérique latine depuis plusieurs décennies.
Son travail s’inscrit dans le courant du féminisme matérialiste qui considère que les rapports de domination entre les femmes et les hommes ne trouvent pas leurs origines dans des différences biologiques mais dans l’organisation de la société.
Elle travaille sur la réorganisation du travail et les mouvements sociaux de résistance à la mondialisation néolibérale à partir de différents mouvements sociaux du continent dans une perspective féministe, antiraciste et anti-capitaliste : mouvements paysans et indiens comme le mouvement zapatiste au Mexique ou celui des Sans-Terre au Brésil, mouvements environnementaux et anti-extractivistes au Guatemala, mouvements de femmes, féministes et lesbiens. Elle s’intéresse aux tentatives de domestication du mouvement des femmes et d’instrumentalisation du « genre ». Cette approche visant à penser l’imbrication et l’articulation des rapports sociaux de sexe, de classe et de race mobilise le concept d’intersectionnalité mais également un concept développé par Jules Falquet elle-même qu’elle a nommé combinatoire straight.
Jules Falquet est notamment l’auteure de Imbrication. Femmes, race et classe dans les mouvements sociaux (éditions Croquant, 2020), Le sexe de la mondialisation. Genre, classe, race et nouvelle division du travail (Presses de Sciences po, 2010).
Le Mois du Genre, c'est quoi ?
Le Mois du Genre est un festival scientifique et artistique qui se tient chaque année à Angers et est porté par un collectif de chercheur·es, d’étudiant·es et de membres du personnel de l’Université d’Angers, en partenariat avec divers espaces culturels comme Le Quai (théâtre), Le Centre national de danse contemporaine, le Chabada (musique), le cinéma Les 400 coups ainsi que des libraires.
Il propose une trentaine d’évènements ouverts à un public francophone large dépassant la communauté universitaire et étudiante angevine, grâce à des rediffusions (captations vidéos, podcast) via un site dédié : https://moisdugenre.univ-angers.fr/
En 2023, le thème retenu est celui de l'écoféminisme.
Le Mois du genre se tiendra du 13 février au 18 mars 2023, avec une pause lors de la semaine de vacances universitaires, du 18 au 26 février.
De 18:00 à 21:00