Les océans, poumons de notre planète, sont soumis à de fortes pressions anthropiques. La pollution marine constitue une menace majeure pour la biodiversité et les écosystèmes côtiers. Aussi, pour faire face à ce défi, le projet européen MOBILTOX, coordonné par Sulivan Jouanneau du laboratoire GEPEA de Nantes Université (collaboration franco-roumaine), propose une solution innovante : un dispositif de surveillance de la qualité de l'eau basé sur des biocapteurs et un drone marin instrumenté.

Pour les besoins du projet, les chercheurs se sont focalisés sur le développement de biocapteurs (capteurs biologiques), des biotechnologies de pointe destinées, d'une part, à détecter la présence de certains polluants dans l'eau (biocapteur enzymatique pour la détection spécifique de pesticides, métaux toxiques, etc.), et d'autre part, à évaluer l'impact global de la pollution sur les écosystèmes marins (biocapteurs bactériens permettant une évaluation de la toxicité globale du milieu).

En parallèle, l'équipe de recherche s'est également intéressée au développement d'un drone équipé de capteurs physico-chimiques (pH, taux d'oxygène dissous, salinité, température, etc.) fournissant des données précises et en temps réel quant à la qualité de l'eau. Les données ainsi collectées sont traitées pour générer des cartographies interactives, offrant une première vision actualisée de l'état de santé des écosystèmes marins. En outre, le drone a été équipé d'une station de prélèvement permettant de collecter des échantillons ciblés, dans le but, une fois de retour à terre, de réaliser les analyses de toxicité in situ par les biocapteurs.