Regards d'étudiant.es... : Les protoplastes, c'est quoi ?
Publié par Valérie Cottereau, le 17 mars 2023 1.3k
Communiquer sur un sujet scientifique, à destination d'autres scientifiques ou d'étudiant.e.s ? C'est l'occasion de construire un poster attractif, clair et concis. Les étudiants et étudiantes en première année de Bachelor Universitaire de Technologie Génie Biologique à La Roche-sur-Yon se sont livré.es à l'exercice, encadré.es par une médiatrice de Terre des Sciences. Le sujet : les protoplastes...
Mais qu'est-ce que c'est que ces bêtes-là ?
Un protoplaste est une cellule vivante de bactérie, de champignon ou, dans la grande majorité des cas, de plante dont on a supprimé la paroi qui la protégeait et lui permettait de conserver sa forme. Est-elle alors totalement éventrée ? Non, car une seconde enveloppe (la membrane plasmique), très fragile, limite les échanges entre l'intérieur de la cellule et son environnement.
Elle est vivante, ce qui signifie qu'elle va pouvoir reconstituer sa paroi et, au bout d'un moment, produire un nouvel être vivant entier (une plante par exemple).
Et qu'est-ce qui peut bien pousser les chercheurs à enlever la paroi de ces pauvres cellules ?
C'est vrai ça, elles n'ont rien demandé ! Cela étant, cette technique est très commode : elle permet de pratiquer facilement toutes sortes de changements à l'intérieur de ces cellules. Sans leur paroi, on peut fusionner deux cellules d'une même espèce, ou même d'espèces différentes, afin d'obtenir des hybrides plus rapidement qu'en faisant se reproduire des plantes dans un jardin par exemple : des hybrides de pomme de terre plus résistants aux maladies, des agrumes résistant au froid, des champignons qui se conservent mieux...
On peut aussi modifier directement leur génome, c'est-à-dire introduire un nouveau fragment d'ADN dans la cellule afin de modifier la plante qui poussera ensuite.
Enfin, à partir de ces protoplastes mis en culture on peut obtenir rapidement de nombreux plants. Ainsi il est possible de contourner les problèmes de stérilité qui limitent la régénération naturelle de certaines espèces, comme les bananiers cultivés.
Cette propriété aide également à produire des substances utiles en grande quantité, nécessaires par exemple pour soigner certaines maladies et difficiles à obtenir avec une culture classique : des algues par exemple.
Concrètement, ça fonctionne comment ?
Depuis les années 1970, les différentes étapes pour obtenir des protoplastes viables puis des plants les plus nombreux possibles font l'objet de recherches diverses : quelle "recette" pour un liquide permettant d'extraire puis de multiplier les protoplastes ? Comment les empêcher de s'agglutiner ? Quel support de culture est ensuite le plus efficace pour une bonne croissance des futurs plants (les "cals") ? La recherche est toujours en cours et perfectionne régulièrement le procédé.
Tous les posters présentés ici sont issus d'un travail de jeunes étudiant.e.s. de Nantes Université. Il s'agit de leur première expérience dans ce domaine, qu'ils ont acceptée de partager avec vous. Merci à eux !