Les jeux vidéo pour bouger et réfléchir : L'avenir de la rééducation ?

Publié par Julien Godard, le 11 septembre 2023   790

Fête de la Science 2023 : où retrouver notre atelier ?

07-08/10 : Village des sciences de Sablé-sur-Sarthe (72)

14-15/10 : Village des sciences d'Angers (49) - Village des sciences du Mans (72)


De tous temps, le vieillissement a impacté les capacités physiques et mentales. L'apparition de maladies neurodégénératives comme la maladie de Parkinson ou d'Alzheimer accélère ce déclin en s'attaquant à un de nos principaux organes : LE CERVEAU.

En attendant de trouver un traitement permettant de guérir de ces différentes maladies, les chercheurs s'organisent pour développer des alternatives non médicamenteuses. L'objectif est de ralentir la progression des maladies et de leurs symptômes physiques et mentaux.

Associer l'entraînement physique et l'entraînement mental : coup double sur le cerveau ?

Il n'est plus à prouver qu'une activité physique régulière est bénéfique sur différents plans (musculaire, cardio-vasculaire, respiratoire, etc.), mais il paraît moins évident qu'elle est également pertinente pour maintenir notre cerveau en bonne santé. En effet, la pratique physique stimule la neuroplasticité (i.e. la capacité du cerveau à modifier sa structure) ou encore l'angiogenèse (i.e. la création de nouveaux vaisseaux sanguins) par le biais, notamment, de l'augmentation de la sécrétion du Facteur Neurotrophique Dérivé du Cerveau (BDNF en anglais). Ces différents mécanismes favorisent le maintien du volume des structures cérébrales et renforcent les réseaux neuronaux, témoins d'un cerveau en pleine forme !

Travailler sa mémoire, jouer aux cartes, lire, être actif au quotidien (cuisiner, discuter, etc.) sont des activités nécessaires au maintien de l’activité neuronale au sein des aires cérébrales responsables de la mémoire, du langage, de l'attention ou de la flexibilité mentale. Ainsi, un entraînement spécifique de nos capacités mentales est aussi l'allié incontournable d'un cerveau efficace.

L'intérêt pour la combinaison des deux types d'entraînements prend de l'ampleur à  mesure que l'on découvre que les bénéfices se multiplient par rapport à la pratique d'un seul entraînement. Pour justifier cette supériorité, plusieurs théories émergent, notamment celle expliquant que l'activité physique facilite, tandis que l'entraînement mental guide les phénomènes de neuroplasticité.

Les jeux vidéo : un support d'entraînement ludique et pratique

Le développement de dispositifs numériques intelligents à visée de santé grimpe en flèche. De la robotisation de la chirurgie jusqu'aux consultations à distance en passant par l'intelligence artificielle permettant le suivi autonome des patients, toutes ces nouvelles technologies ont pour but d'améliorer la qualité des soins de santé.

Les jeux vidéo attirent de plus en plus l'œil des chercheurs pour développer de nouvelles approches thérapeutiques. En effet, leur rôle stimulant jouerait sur la motivation des utilisateurs, favorisant ainsi l'observance thérapeutique notamment pour les programmes d'activité physique nécessitant, généralement, de longues durées de mise en place.

En complément, coupler les jeux vidéo avec un dispositif intelligent offre de nombreuses possibilités. Tout d'abord, les systèmes de capture du mouvement permettent d'utiliser le corps comme une véritable manette de jeu (cf. photo ci-dessous). Ensuite, d'un point de vue pratique, les jeux vidéo développés dans un laboratoire de recherche sont généralement composés d'algorithmes permettant de récupérer des données sur les performances, les préférences des utilisateurs pour adapter le type, la difficulté des exercices présentés.

Crédit photo : Coline Chartier

ActivoNeuro :  une équipe de recherche au service de l'amélioration de la prise en charge des maladies neurodégénératives

Cette équipe est composée de plusieurs chercheurs issus des universités du Mans et d'Angers. Ces chercheurs sont spécialisés dans les domaines de l'activité physique adaptée, de la neuropsychologie, de la psychologie cognitive et de l'ingénierie numérique. D'autres professionnels comme des cliniciens hospitaliers du CHU d'Angers font partie intégrante de l'équipe.

L'objectif d'ActivoNeuro est de développer de nouveaux dispositifs de rééducation physique et mentale par le biais d'outils numériques afin de limiter la progression des symptômes de la maladie de Huntington, une maladie neurodégénérative rare et héréditaire.

Lors de la Fête de la science 2023, venez  nous retrouver (cf. voir en haut de l'article) pour essayer une démonstration de notre futur exergame (i.e. contraction de l'anglais "exercise" et "gaming") afin de tester aussi bien vos muscles que votre cerveau !

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